Vers l'inconscient du texte

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" L'auteur n'a plus de droit sur l'crit qu'il publie, qu'il laisse derrire lui pour le reprsenter, tre son reprsentant et constituer son unique prsence maintenue. Comme il n'apparat du sens qu' la lecture, c'est devant le lecteur et en rapport avec son regard que le sens obvie, les significations connotes, les sens cachs, les valeurs imprvisibles se rveillent, se rvlent. [...] Mon inconscient de lecteur ne s'impose pas, il se prte aux possibles du texte. Les secrets du texte ne s'exhibent pas, mme force de mauvais ou bons traitements, ils s'offrent aux connivences de mon coute. L'atome non plus n'est pas une chose, c'est un effet d'nergie que nous percevons comme dpt de puissance : d'un tourbillon nous faisons un grain de matire. Ainsi disons-nous l'inconscient comme nous dirions un bazar plein d'objets htroclites, ce qui nous fait voir l'inconscient du texte sous la forme d'un nonc cach sous d'autres noncs. Obstinment nous le tenons pour de la pense, alors que ce n'est qu'un travail, une force de dformation, une omniprsente transfrence. C'est parce que nous le sentons comme une chose que nous sommes induits lui donner un propritaire et que nous retournons toujours l'homme [...] Effets de culture : nous appartenons bon gr mal gr, par la parole qui nous permet de penser, une culture pr-einsteinienne et prfreudienne. Que faire l-contre Grignoter le poids du temps pour habiter un autre espace, peu peu ", JEAN BELLEMIN-NOEL.