Valeria Narbikova est jeune, son goût de la transgression en est la preuve. Contre tous les usages et les traditions de son pays - traditions, reconnaissons-le, bien antérieures à l'avénement du soviétisme - elle bouscule allégrement la bienséance du style et de la syntaxe, et aussi l'indéracinable pudeur russe Est-ce le désir de traiter sans hypocrisie des choses de l'amour qui l'a poussée à enfreindre les bonnes manières chères à la littérature russe ? Ou, à l'inverse, le viol des tabous du langage ne pouvait-il mieux être consommé que dans le domaine de l'amour - on tremble à l'idée de dire " du sexe " ? Au lecteur de trancher, si le dilemne lui paraît intéressant. Cette propension à la violation des interdits lui passera-t-elle avec l'âge ? En tout état de cause, elle doit être payée son prix. Par chance, Narbikova écrit à une époque où, dans son pays, le bagne a cessé d'être l'aboutissement naturel de toute activité artistique digne de ce nom. Il lui reste donc à subir vaillamment la notoriété littéraire, servitude autant que récompense. Il semble qu'elle possède la vigueur de plume et d'esprit qui lui seront nécessaires pour échapper aux tentations de la provocation gratuite et donner libre cours à un talent qui n'a pas besoin de celle-ci pour s'imposer.
Valeria Narbikova est jeune, son goût de la transgression en est la preuve. Contre tous les usages et les traditions de son pays - traditions, reconnaissons-le, bien antérieures à l'avénement du soviétisme - elle bouscule allégrement la bienséance du style et de la syntaxe, et aussi l'indéracinable pudeur russe Est-ce le désir de traiter sans hypocrisie des choses de l'amour qui l'a poussée à enfreindre les bonnes manières chères à la littérature russe ? Ou, à l'inverse, le viol des tabous du langage ne pouvait-il mieux être consommé que dans le domaine de l'amour - on tremble à l'idée de dire " du sexe " ? Au lecteur de trancher, si le dilemne lui paraît intéressant. Cette propension à la violation des interdits lui passera-t-elle avec l'âge ? En tout état de cause, elle doit être payée son prix. Par chance, Narbikova écrit à une époque où, dans son pays, le bagne a cessé d'être l'aboutissement naturel de toute activité artistique digne de ce nom. Il lui reste donc à subir vaillamment la notoriété littéraire, servitude autant que récompense. Il semble qu'elle possède la vigueur de plume et d'esprit qui lui seront nécessaires pour échapper aux tentations de la provocation gratuite et donner libre cours à un talent qui n'a pas besoin de celle-ci pour s'imposer.